Ce qui augmente les risques de faire un burn-out

risques de burnout

Suite à des recherches sur le burn-out1,2,3, des psychologues ont dressé une liste d’élément qui favoriseraient le burn-out. Ces éléments peuvent être vus comme des facteurs de risque du burn-out, c’est-à-dire que leur présence augmente les possibilités de faire un jour un burn-out.

Les facteurs sont principalement environnementaux (organisation du travail, charge de travail, valeur de l’entreprise…) et individuels (personnalité, comportements, croyances, valeurs…). Il existe très peu de facteurs sociaux et ils sont encore en débat, alors je n’en parlerais pas ici.

Les risques de burn-out dépendants de l'environnement

L’individu ne peut pas se couper de son environnement et, sans s’en apercevoir, il s’y adapte constamment. Il existe évidemment des environnements favorisant un burn-out. Ici, j’exposerais ceux liés au burn-out professionnel et non au burn-out parental.

Les risques de burn-out directement liés au travail

Une surcharge de travail : les tâches et les dossiers s’entassent plus rapidement qu’ils ne se terminent. La personne n’en voit pas la fin et se sent « écrasée » par la charge de travail.

Une pression de temps qui accompagne la surcharge de travail : il faut rendre un travail dans un temps imparti trop court. Cet aspect engendre particulièrement du stress chez l’individu.

Les phénomènes d’intrusion récurrents : une tâche est interrompue par un collègue ou par une tâche secondaire. Cela demande de réorienter son attention et de modifier sa mémoire de travail en fonction du contexte, ce qui demande un effort supplémentaire.

Les mises à jours constantes des technologies et des procédés : l’individu se voit sans cesse sorti de sa zone de confort et doit continuellement s’adapter, ce qui est également énergivore et stressant.

Travailler dans un environnement bruyant : cela prend plus d’énergie au cerveau de faire abstraction du bruit alentour pour pouvoir se concentrer sur une tâche.

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Les risques de burn-out liés aux relations de travail

Réguler ses émotions afin qu’elles soient en adéquation avec son milieu de travail. En effet, contrôler ses émotions et les bloquer demande un effort et n’est pas naturel. Cela engendre souvent un stress psychologique inconscient.

Surjouer des émotions qui ne sont pas les siennes : une fois de plus pour se conformer à son environnement.

Le harcèlement au travail : les comportements dont le but est de nuire à l’employé (physiquement ou psychologiquement).

Le manque de clarté quant aux tâches ou aux objectifs à accomplir. Ceci peut engendrer du stress ou de l’insécurité chez l’employé.

Le type de leadership « autocratique » : à tendance dominante, sans écouter, ni prendre en compte les opinions des subordonnés. La communication des besoins et des demandes des employés est alors très limitée.

Le type de leadership « laisser-faire » : passif, ne prend jamais de décision et laisse les subordonnés livrés à leur propres décisions (ou non décisions). Ils peuvent se sentir très seuls et peu soutenus.

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Les risques de burn-out dépendants de l'individu

Certains comportements ou traits de personnalités tendant à augmenter les risques de faire un burn-out. Nous avons tous déjà remarqué que nous ne sommes pas tous égaux en matière de gestion du stress. Plus qu’une capacité physique, c’est surtout notre manière de réagir face à une situation stressante qui fera la différence. De même pour ceux qui ont tendance à s’épuiser comparés à ceux qui savent encore apprécier les vertus de la paresse dans un monde moderne et pressé.

Les facteurs de risques individuels

Le sur-engagement au travail : lorsque le travail exercé est une vocation ou une passion. Le burn-out écologique en est un exemple : les personnes aux fortes valeurs écologiques souhaitant sauver le monde. Il n’est pas rare de voir l’individu s’identifier à son travail. Les professions dans le relation d’aide sont particulièrement propice au sur-engagement : infirmière, médecin, thérapeute, assistante sociale…

Le perfectionnisme : quand il devient excessif, il pousse l’individu à s’épuiser et ne pas répondre à ses besoins dans le but de se dépasser, au point de prendre des risques pour sa santé. Les comportements des individus aux tendances perfectionnistes comme l’auto-critique très sévère ou la focalisation sur les échecs et les évènements négatifs accentuent la dévalorisation de soi dans un contexte de burn-out.

La difficulté à identifier ses émotions (aussi appelée alexithymie) : en conséquence, l’individu aura du mal à identifier aussi ses limites et à demander de l’aide et du soutien social (par exemple, demander à partager une tâche avec un collègue).

Le sentiment de « non-contrôle » : les personnes qui ont l’impression qu’elles n’ont aucun contrôle sur leur environnement, dont les décisions et les actions qui sont prises. Cela engendre un grand stress et un sentiment d’impuissance, mais aussi cela réduit leur initiative à chercher de l’aide et des solutions adaptées.

« Nous ne sommes pas tous égaux en matière de gestion du stress. Plus qu’une capacité physique, c’est surtout notre manière de réagir face à une situation stressante qui fera la différence. »

Dans quel cas atteint-on le burn-out ?

Si vous vous reconnaissez dans certains points cités précédemment, notez qu’il s’agit uniquement de facteurs de risques et non d’une fatalité. Les psychologues ont remarqué que dans les cas de burn-out :

  • Il faut l’accumulation de plusieurs facteurs.
  • C’est souvent un mélange de facteurs individuels et de facteurs liés à l’entreprise qui forment un cocktails pro-burn-out professionnel.
  • Ce n’est pas parce qu’il y a la présence de certains facteurs que vous évoluerez nécessairement vers un burn-out.
  • Ce n’est pas parce que vous vivez une période d’épuisement de quelques mois que vous irez jusqu’au stade ultime du burn-out. Il s’agira peut-être d’un burn-in plus ou moins avancé.

Burn-out, bore-out ou brown-out : repérer les différences : lire l’article

Cette liste de facteur de risque est intéressante pour se surveiller soi en période de stress et d’épuisement mais aussi pour repérer plus facilement des collègues ou un proche en risque important. N’oublions pas que le burn-out est complexe et multifactoriel, ce n’est donc pas le simple repos qui en viendra à bout, mais une prise en charge complète et adaptée.

1 Moïra Mikolajczak, Isabelle Roskam et Emmanuelle Zech. (2020) Burn-out professionnel, parental et de l’aidant : comprendre, prévenir, intervenir.  Edition De Boeck Sup.

2 Alarcon, G.M. (2011) A Meta-Analysis of Burnout with Job Demands, Resources, and Attitudes. Journal of Vocational Behavior, 79, 549-562.

3 Hülsheger, U. R., & Schewe, A. F. (2011). On the costs and benefits of emotional labor: A meta-analysis of three decades of research. Journal of Occupational Health Psychology, 16(3), 361–389. 

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3 erreurs qui entretiennent la fatigue après un burn-out

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Nadia Augusto

Nadia Augusto

Neuroscientifique, explorant les solutions naturelles et durables pour le bien-être du cerveau.

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