Burn-out ou burn-in : quelles différences ?

burn-out ou burn-in

Aujourd’hui, tout le monde a entendu parler du burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel. Le nombre de cas en France aurait même doublé durant la crise du covid, passant à 2 millions de personnes en burn-out. Attention tout de même à ne pas abuser du terme « burn-out » . Il y a en effet différents degrés d’épuisement dont le burn-out est le degré le plus fort. Il est possible d’être en épuisement sévère sans être encore au stade à proprement parler du « burn-out ».

Burn-in : le stade d'épuisement pré-burn-out

Quand nous entrons dans un stade « burn-in », c’est que nous sommes en train de consommer une grande quantité d’énergie, le plus souvent dû à un stress, sans pouvoir recharger les batteries. Le processus d’épuisement est donc en cours, mais il reste encore des réserves d’énergie. Lors de cette phase, le corps souffre mais il est parfaitement capable de s’adapter au stress et aux demandes difficiles de son environnement, notamment en puisant dans ses réserves et ses ressources. Nous pouvons distinguer trois degrés du burn-in : léger, modéré et sévère (ou avancé).

Le burn-in léger

Le burn-in léger est probablement vécu par tous, au moins une fois au cours de la vie. Il apparaît suite à une courte période de stress et d’épuisement. Par exemple suite à une surcharge de travail imprévue sur quelques mois (suite au départ d’un collègue ou d’un congé maternité) ou bien suite à des changements dans la famille comme l’arrivée d’un nouvel enfant.

Si le surmenage est passager et qu’une période de repos suffisante suit la période du burn-in, le corps pourra récupérer de la fatigue occasionnée et fera le plein d’énergie. La vie reprend son cours de manière normale, alternant les périodes de stress et de repos sans être dans l’excès.

Si, au contraire, la charge de travail et le stress s’accumulent sur plus d’une année sans repos suffisant, le corps continuera à puiser dans ses réserves sans les recharger. Le burn-in léger évoluera alors en burn-in modéré.

« Si le surmenage est passager et qu’une période de repos suffisante suit la période du burn-in, le corps pourra récupérer de la fatigue occasionnée et fera le plein d’énergie. »

Le burn-in modéré

Cela fait plus d’un an que le stress et le surmenage sont en place et qu’ils continuent de s’accumuler sans en voir la fin. Le repos est insuffisant au milieu des projets, occupations et tâches ménagères qui s’enchainent les uns après les autres. Les personnes les plus résistantes au stress et à la fatigue gèrent encore bien leur quotidien, mais apprécient largement les vacances pour souffler.

C’est à ce stade qu’il va falloir prioriser. Les activités de loisir sont le plus souvent abandonnées en premier alors que ce sont celles qui permettent de maintenir un bien-être mental et social, tout en faisant une coupure avec les sources de stress.

Enfin, le stress rendant plus fragile le système immunitaire et le corps de manière générale, les petites maladies anodines mais embêtantes commencent à apparaître : rhume, toux, mal de dos… De même que le cerveau commence aussi à s’épuiser : oublis inhabituels, concentration plus difficile, maux de tête… Il s’agit de petits signaux d’alerte montrant qu’il y a quelque chose à changer. Si rien n’est fait, c’est la porte ouverte au burn-in sévère.

Le burn-in sévère (ou avancé)

Le burn-in sévère est le dernier stade avant le burn-out. L’entrée en burn-in sévère et sa durée sont très variables, dépendantes de chaque personne. Les plus résistantes au stress pourront y rester pendant des années, alors que d’autres atteindront rapidement le burn-out.

L’accumulation du stress et de la charge mentale est à son maximum, mais la résistance persiste : « Je ne peux pas lâcher ». Les batteries sont quasi vides et se lever le matin relève de plus en plus du combat. Néanmoins, démarrer sa journée sera encore possible (l’enchaînement des tasses de café y seront pour quelque chose).

Les signaux d’alertes venant du corps s’accumuleront aussi : douleurs physiques, rhumes, toux, otites, acouphènes, maux de tête ou migraines… cela dépendra de chacun. Si ces signaux d’alertes continuent d’être ignorés, viendra un moment où le burn-out pointera son nez.

« Les batteries sont quasi vides et se lever le matin relève de plus en plus du combat. Néanmoins, démarrer sa journée sera encore possible (l’enchaînement des tasses de café y seront pour quelque chose). »

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Le burn-out : plus aucun jus dans la machine...

Le burn-out est le stade ultime. Il n’y plus aucune réserve d’énergie. Tout a été brûlé. Je ne recommande personne de vivre un tel état. Imaginez-vous, un matin, vous voulez vous lever et vous ne pouvez pas. Votre corps ne répond plus à vos commandes ! Voilà, c’est cela un burn-out. La plupart des personnes qui atteignent ce stade vont d’ailleurs à l’hôpital, incapables de s’occuper d’elles-mêmes. Le corps a dit STOP et la personne se voit contrainte de se reposer. L’exemple le plus parlant est celui de ce berger dont le corps s’est mis en hibernation suite à un burn-out.

Les dégâts du burn-out sont nombreux et plus importants qu’en burn-in : vieillissement précoce, épuisement hormonal, hypersensibilité au bruit et à la lumière, parfois des acouphènes, pertes soudaines de mémoire, concentration altérée. Les dommages sont encore visibles deux ans après le début de l’arrêt maladie car ce n’est pas en une année qu’on récupère de 5, 10 ou 20 ans de stress intense…

« Ce n’est pas en une année qu’on récupère de 5, 10 ou 20 ans de stress intense… »

Avant d’arriver jusqu’au burn-out, il y a donc plusieurs stades. Le burn-out n’arrive pas en quelques mois, mais avec l’accumulation du stress et de la charge de travail en dépit de faibles ressources pour y faire face. Le burn-in sévère peut être facilement confondu avec le burn-out. Les deux situations sont sérieuses, ouvrant la porte aux problèmes de santé plus graves et demandent ainsi une prise en charge. La durée de la phase de récupération ne sera tout de même pas la même. Pour le corps, la différence entre avoir un tout petit peu de réserve d’énergie et des stocks totalement vides est énorme. Il sera donc bien plus raisonnable de mettre le pieds sur le frein au stade burn-in quand il est encore temps, d’où la nécessité d’informer et d’améliorer la détection précoce des personnes à risque de burn-out.

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Comment faire la différence entre un burn-out et une dépression ?  Lire l’article

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3 erreurs qui entretiennent la fatigue après un burn-out

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Nadia Augusto

Neuroscientifique, explorant les solutions naturelles et durables pour le bien-être du cerveau.

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