Après votre burn-out, vous vous inquiétiez d’avoir des séquelles irréversibles au cerveau ? Vous avez observé des changements dans vos capacités mentales (concentration, mémoire…). Vous avez la sensation d’avoir un cerveau « dans le brouillard », comme au ralenti. Il ne semble plus répondre aux commandes et vous craignez d’avoir les neurones grillés ? Pas de panique ! Si le burn-out induit des changements dans le cerveau, ils sont réversibles dans la grande majorité des cas.
Les conséquences du burn-out sur le cerveau : l'épuisement mental
Le burn-out n’est pas une simple fatigue passagère, mais un état d’épuisement physique, émotionnel et mental, causé par un stress chronique. Cette surcharge de stress peut entraîner des dommages au niveau neuronal, notamment dans des régions spécifiques du cerveau et en affectant les neurotransmetteurs essentiels à son fonctionnement.
Les régions du cerveau impactées par le burn-out
Certaines régions du cerveau sont particulièrement sensibles aux effets du burn-out. Parmi celles-ci, l’hippocampe, qui joue un rôle dans la mémoire et la régulation des émotions.
Le stress chronique associé au burn-out peut entraîner une réduction de la taille de l’hippocampe, ce qui compromet ses fonctions cognitives. De plus, le cortex préfrontal peut également être altéré par un stress prolongé. Ceci aura pour conséquences de diminuer l’efficacité de la prise de décision, la planification, mais aussi le contrôle de ses impulsions, ses comportements et ses émotions.
Les neurotransmetteurs impactés par le burn-out
Les neurotransmetteurs sont des molécules qui permettent la communication entre les neurones. Le cerveau, épuisé par le burn-out, va réduire la production de neurotransmetteur.
La triade dopamine - noradrénaline - sérotonine
Le plus souvent, c’est la dopamine qui sera impactée en premier. Ce neurotransmetteur agit comme un « starteur » du cerveau dès le matin. Il est impliqué dans la motivation à démarrer la journée, mais aussi dans la concentration et la mémorisation.
Si le stress chronique et l’épuisement perdurent, la noradrénaline sera également diminuée. Ce neurotransmetteur est impliqué dans le maintien d’un cerveau « éveillé », afin de préserver la concentration.
Enfin, si le stress et l’épuisement sont sévères, on observe une diminution de la sérotonine. Ce neurotransmetteur est connu dans la dépression, car il est impliqué dans la régulation de l’humeur, la sensation de bien-être et de satisfaction. Une carence peut provoquer des symptômes dépressifs et des idées noires. Dans ces cas-ci, le burn-out est facilement confondu avec une dépression.
Le GABA : neurotransmetteur de la relaxation
Le stress chronique réduit aussi la production de GABA (acide gamma-aminobutirique). C’est un neurotransmetteur très important dans la détente, la relaxation et le sommeil. Une carence en GABA peut être à l’origine des réveils nocturnes pendant les nuits de sommeil.
Les séquelles du stress chronique sur le cerveau
L'impact global du cortisol
Le stress chronique, tel que celui impliqué dans le burn-out, peut entraîner des conséquences sur le cerveau à long terme.
Le cortisol, souvent désigné comme l’hormone du stress, est libéré en réponse à des situations jugées dangereuses ou à risque par les amygdales cérébrales.
Ces amygdales sont particulièrement actives chez les personnes en burn-out.
Des niveaux élevés et prolongés de cortisol, comme ceux observés en cas de burn-out, peuvent endommager les neurones. Ces séquelles peuvent affecter différentes régions du cerveau ainsi que ses fonctions cognitives de manière significative.
De plus, le stress chronique peut altérer la plasticité synaptique, le processus par lequel les connexions entre les neurones sont renforcées ou affaiblies. De même que la neurogénèse, la formation de nouveaux neurones, est perturbée par le stress chronique.
Ainsi, il y a une diminution de la capacité du cerveau à se réorganiser en réponse à l’expérience. Ceci aura pour conséquence une diminution de la flexibilité cognitive et des difficultés dans l’adaptation aux nouvelles situations.
Les séquelles sur la mémoire et la concentration suite à un burn-out
Le cortisol à dose élevée dans le stress chronique est connu pour perturber l’hippocampe. Cela compromet la formation de nouveaux souvenirs et donc la mémoire et les apprentissages.
Comme le cerveau diminue la production de certains neurotransmetteurs, la concentration et la mémoire sont touchées.
« Plus le burn-out est prolongé et intense, plus les dommages au cerveau peuvent être importants et difficiles à inverser. «
Les impacts sur la pensée rationnelle et le contrôle des émotions
Le cortex préfrontal, responsable de la pensée rationnelle, la prise de décisions, la planification ou encore le contrôle des émotions, est particulièrement sensible aux effets du cortisol.
Une exposition prolongée peut entraîner une réduction de la densité des neurones dans cette région, ce qui peut altérer son fonctionnement et contribuer à des difficultés dans la régulation émotionnelle et la résolution de problèmes.
Y a-t-il des séquelles irréversibles au cerveau suite au burn-out ?
Bien que le burn-out puisse causer des dommages au cerveau, il est important de noter que la plupart de ces effets sont réversibles avec le temps et des mesures appropriées de gestion du stress et de récupération. Cependant, dans certains cas extrêmes ou non traités, des séquelles à long terme peuvent persister.
Les facteurs qui influencent la réversibilité des dommages cérébraux liés au burn-out
La réversibilité des dommages cérébraux causés par le burn-out dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la durée et la sévérité du stress chronique jouent un rôle majeur.
En effet, plus le burn-out est prolongé et intense, plus les dommages au cerveau peuvent être importants et difficiles à inverser.
De plus, l’âge et la santé globale de l’individu peuvent également influencer la capacité du cerveau à se rétablir. Les jeunes adultes et ceux qui ont un mode de vie sain, avec une alimentation équilibrée, de l’exercice régulier et un bon sommeil, ont généralement de meilleures chances de récupération.
« C’est comme si le cerveau attendait qu’on lui donne de quoi fonctionner normalement. En attendant, il reste au régime minimum.«
Dans quel cas les séquelles sont réversibles ou non ?
Il faut distinguer deux cas qui dépendent de l’état du cerveau au moment de l’effondrement du burn-out :
- Soit les neurones ne sont pas endommagés, il y a juste une diminution de l’activité cérébrale le temps de la récupération. Tant que tous les neurones sont présents, même s’il y a une diminution des capacités cognitives, tout est récupérable à 100%.
- Soit, le stress a été si sévère que des neurones ont dégénérés (supprimés). Il n’est plus possible de remplacer ces neurones et il sera difficile de récupérer les capacités cognitives à 100%.
Dans ce dernier cas, il y a un risque de garder des séquelles sur le long terme après le burn-out. Le plus souvent, il s’agit de perturbations de la concentration et de la mémoire. Un brouillard mental peut apparaitre soudainement, sans la possibilité d’avoir une pensée claire sur un sujet complexe.
La récupération après quelques années du burn-out est elle possible ?
Si vous faites partie du premier cas (les neurones ne sont pas endommagés), mais que votre récupération post-burnout n’a pas été faite correctement, il est possible de récupérer ses capacités mentales des années après le burn-out. Il s’agit souvent d’une mauvaise prise en charge.
Dans ce cas-ci, c’est comme si le cerveau attendait qu’on lui donne de quoi fonctionner normalement. En attendant, il reste au « régime minimum ».
Les stratégies pour réduire le risque des séquelles irréversibles
Pour ne pas avoir de séquelles irréversibles, le mieux serait encore de ne pas atteindre le burn-out. Pour cela, les interventions de sensibilisation et de prévention auprès des employés ou dans les collectivités sont essentielles. La détection précoce par les médecins et la mise en arrêt maladie le plus tôt possible des employés à l’état de burn-in permet de réduire les risques.
Dès la détection d’un burn-in sévère ou d’un burn-out, le repos physique et mental doit être mis en place, ainsi que des exercices de réduction du stress et une alimentation spécifique pour soutenir les fonctions cérébrales.
Comment récupérer ses capacités cognitives après un burn-out ?
« Quand le stress sera ramené à un niveau suffisamment bas, le corps et le cerveau pourront commencer à se réparer. «
Récupérer ses capacités cognitives ou mentales, suite à un burn-out, se fait en plusieurs étapes. Tout d’abord, avant le cerveau, c’est le corps qui doit récupérer son énergie. Effectivement, si le corps n’a pas d’énergie, il n’en enverra pas au cerveau.
Réduire le stress pour neutraliser l'origine des séquelles
Si les séquelles au cerveau suite à un burn-out sont dues au stress chronique, c’est d’abord lui dont il faudra s’occuper. Toutes les techniques de gestion de stress sont les bienvenues : méditation, yoga, sophrologie, balade en nature…
Quand le stress sera ramené à un niveau suffisamment bas, le corps et le cerveau pourront commencer à se réparer.
L'importance du repos et du sommeil dans la régénération cérébrale
Pour guérir, cela demande des efforts ! Bien que l’on ait l’impression de ne rien faire, c’est dans les moments de grand repos et pendant le sommeil profond que la guérison peut avoir lieu. En effet, notre corps profite de l’inactivité pour mettre son énergie dans les processus de guérison.
Après un burn-out, il faudra parfois se forcer à se reposer malgré la tentation de reprendre rapidement sa vie effrénée. De même que chouchouter son sommeil sera primordial pour aider le cerveau à se réparer pendant la nuit.
L'alimentation : donner des bonnes briques pour reconstruire ce qui a été endommagé
Dès le début du burn-out, il est bien de prendre de bonnes habitudes en matière d’alimentation. On pense notamment à la neuronutrition, qui établit un programme alimentaire et parfois de compléments alimentaires dans le but d’améliorer les capacités cérébrales.
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En conclusion, bien que le burn-out puisse entraîner des répercussions néfastes sur le cerveau, notamment en induisant un épuisement mental et en altérant les fonctions cognitives, la plupart de ces effets sont réversibles avec le temps et des interventions appropriées. Il est essentiel de reconnaître les signes précoces du burn-out et de prendre des mesures pour prévenir son apparition ou traiter ses symptômes afin de protéger sa santé mentale. Avec le soutien adéquat, il est possible de se remettre d’un burn-out et de retrouver un fonctionnement cérébral optimal.