Les antidépresseurs sont fréquemment prescrits en cas de burn-out et de fatigue extrême. Pourtant, il arrive que les personnes en burn-out ne se sentent pas pour autant en dépression. Elles sont avant tout épuisées après une période de stress intense et prolongé. Alors, les antidépresseurs sont-ils efficaces pour traiter la fatigue liée à un burn-out ? Pour y répondre, il faut comprendre comment agit un antidépresseur et quelles sont ses capacités d’action, ainsi que ses limites dans le burn-out.
Qu'est ce qu'un antidépresseur et comment agit-il ?
Un antidépresseur est un médicament conçu originellement pour traiter la dépression. Il est admis en médecine qu’il existe une carence en neurotransmetteurs dans ce trouble. Or, sur le plan biologique, un antidépresseur permet d’augmenter la quantité de neurotransmetteurs, tels que la sérotonine et la noradrénaline.
Ces molécules jouent un rôle essentiel dans la régulation de l’humeur et de l’énergie mentale. Cependant, leur utilisation dans le cadre du burn-out mérite d’être questionnée. En effet, le burn-out n’est pas une dépression et ne résulte pas d’une carence en neurotransmetteurs.
Burn-out et dépression : ne pas les confondre
Le burn-out et la dépression sont souvent confondus car leurs symptômes se chevauchent : fatigue chronique, irritabilité, troubles du sommeil, sentiment de vide émotionnel. La dépression résulte souvent d’un déséquilibre métabolique et neurochimique.
En revanche, le burn-out résulte d’un stress prolongé, lié à un environnement de travail ou de vie trop exigeant. Cela conduit à un effondrement des ressources du corps. Il en résulte un épuisement physique, émotionnel et mental (ou cognitif).
Burn-out et dépression : quelles différences ? Lire l’article
Si les symptômes psychologiques du burn-out peuvent ressembler à ceux de la dépression, la racine du problème est différente. Dans le burn-out, prescrire des antidépresseurs peut être perçu comme une mesure d’urgence pour gérer les symptômes psychologiques aigus. Cela permet de soulager temporairement la souffrance mentale.
Cependant, un antidépresseur n’ira jamais soigner la cause réelle d’un burn-out : l’épuisement des ressources physiques et psychiques par surmenage.
Pourquoi les antidépresseurs sont-ils prescrits pour le burn-out ?
Face à l’épuisement émotionnel et mental sévère causé par le burn-out, certaines personnes ressentent des symptômes proches de la dépression.
Leur cerveau, épuisé par le burn-out ou atteint de fatigue extrême, diminue la production des neurotransmetteurs. La cause d’un moins bon fonctionnement est donc bien l’épuisement cérébral. Si la carence en neurotransmetteurs est forte, des symptômes peuvent apparaître, tels que la sensation de brouillard mental, des ruminations ou une hypersensibilité émotionnelle.
Dans ce cas, les antidépresseurs permettent d’augmenter artificiellement les niveaux de sérotonine et/ou de noradrénaline pour apaiser ces symptômes.
Les limites des antidépresseurs pour le burn-out
Dans le burn-out, les antidépresseurs jouent le rôle de béquille chimique, soutenant temporairement un cerveau épuisé.
Bien qu’ils puissent soulager certains symptômes du burn-out, leur efficacité reste donc limitée. Ils ne traitent ni l’épuisement physique, ni le déséquilibre global du corps, ni le stress à l’origine du burn-out. Les antidépresseurs n’agissent pas non plus sur l’effondrement du taux de cortisol, hormone du stress mais aussi de « l’énergie », qui fait défaut après un burn-out.
Les antidépresseurs sont donc un traitement d’urgence, mais pas une solution au fond du problème. De ce fait, il faudra favoriser des approches qui visent à restaurer naturellement les ressources physiques, cognitives et émotionnelles.
Se guérir d'un burn-out, au delà des antidépresseurs
Plutôt que de se reposer uniquement sur des antidépresseurs et du repos pour traiter le burn-out ou une fatigue extrême, il est préférable de choisir une approche globale. Il faut tenir compte de l’environnement de la personne en burn-out, de son hygiène de vie, de sa relation au stress et à son corps. En combinant différentes approches, il sera possible de régénérer durablement le corps et l’esprit.
Voici quelques solutions naturelles et efficaces pour sortir d’un burn-out.
1. La nutrition pour recharger le cerveau
Un burn-out puise dans les réserves biologiques du corps (magnésium, zinc, vitamine B, etc.). Une alimentation riche en nutriments est donc cruciale pour soutenir le rétablissement après un burn-out. Un cerveau dénutri ne pourra pas fonctionner comme avant un burn-out. Pour cela, il a besoin de recevoir une grande quantité de nutriments. Cela passera par l’alimentation et la micronutrition (compléments alimentaires). La micronutrition doit être absolument ciblée, en fonction de la sévérité du burn-out, de l’âge, du métabolisme de l’individu et d’éventuelles autres conditions (hypothyroïdie, syndrome de l’intestin irritable, ménopause, etc.).
2. Le sommeil profond pour réparer et nettoyer le cerveau
Un sommeil de qualité est essentiel pour récupérer après un burn-out. Ce sont d’ailleurs les phases de sommeil profond qui sont les plus importantes. C’est uniquement dans ces phases que le cerveau peut activer son « programme de nettoyage et de réparation ».
Ainsi, sans sommeil profond, le cerveau sera bloqué et ne pourra pas se réparer après un burn-out. Pour favoriser le sommeil réparateur, on pensera à des exercices de préparation au sommeil, mais aussi à l’utilisation de plantes comme la valériane ou la camomille. Entretenir une hygiène du sommeil, avec des heures régulières de sommeil et la réduction des pollutions lumineuses, est essentiel.
3. La méditation et la relaxation pour apaiser le mental
Les techniques de méditation de pleine conscience, la respiration profonde et les exercices de relaxation sont des outils puissants pour rééquilibrer le système nerveux. Ces pratiques aident à réduire le stress mental et les pensées négatives. Elles permettent aussi de prendre du recul sur sa situation. Il est également admis par la communauté scientifique que la méditation renforce le cerveau par l’augmentation de la matière grise et blanche. Cette méthode permet aussi de mettre le cerveau au repos, favorisant sa réparation.
4. Les plantes pour lutter contre le stress
L’utilisation de certaines plantes peut soutenir la régénération du corps après un burn-out ou en cas de fatigue extrême. Par exemple, les plantes adaptogènes telles que l’ashwagandha, l’éleuthérocoque et le ginseng pour lutter contre le stress et la fatigue. La rhodiola est particulièrement bénéfique lorsqu’il y a aussi des troubles de l’humeur, proches des symptômes de la dépression.
Ces plantes équilibrent la production de cortisol (l’hormone du stress) et aident à restaurer l’énergie mentale et physique. Néanmoins, attention à ne pas les prendre en cas de prise concomitante d’antidépresseurs, d’anxiolytiques ou de somnifères.
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5. Faire des activités qui « nourrissent » votre joie
Un des piliers pour sortir du burn-out est de sortir des obligations et du stress quotidien pour privilégier les activités qui soient ressourçantes, propices à la joie et au plaisir. La joie est également une émotion qui augmente l’énergie physique et mentale. Elle a des effets biologiques importants, tout comme les autres émotions !
Conclusion : les antidépresseurs sont limités à la récupération d’un burn-out
Bien que les antidépresseurs contre le burn-out ou une fatigue extrême puissent offrir un soulagement temporaire, ils ne doivent pas être considérés comme une solution à long terme. Ils agissent comme une béquille chimique, masquant les symptômes sans traiter les causes profondes de l’épuisement.
Pour un rétablissement durable, il est préférable de se tourner vers des solutions naturelles qui régénèrent les ressources du corps et de l’esprit. La nutrition, le sommeil réparateur, la méditation et les plantes sont autant de moyens efficaces pour restaurer un bien-être durable. Dans cette optique, le burn-out peut être vu comme une opportunité de changer de mode de vie et de prendre soin de soi de manière plus consciente et respectueuse.