Quand il s’agit de prendre soin de sa santé mentale, la nature offre souvent des solutions surprenantes. En effet, plusieurs plantes ont démontré leur efficacité dans l’amélioration de l’humeur et les symptômes de dépression. Cet article vous guidera à travers quelques-unes des plantes ayant un effet antidépresseur naturel, tout en expliquant leurs bienfaits et précautions d’usage.
Le millepertuis : une plante puissante mais à utiliser avec précaution
Le millepertuis est une plante bien connue pour ses propriétés antidépresseurs depuis 1998, où elle était étudiée pour ses vertus sur l’amélioration de l’humeur1.
Elle agit principalement en augmentant la durée de vie de la sérotonine dans les synapses neuronales, favorisant ainsi le bien-être mental. De plus, elle a un effet sur la dopamine et la noradrénaline, deux autres neurotransmetteurs cruciaux pour la motivation et l’éveil respectivement2.
Toutefois, son utilisation nécessite certaines précautions. Le millepertuis peut provoquer une nervosité accrue dans les premiers jours de traitement et ne doit pas être combiné avec des antidépresseurs synthétiques ou des anticoagulants. Le millepertuis put aussi provoquer des éruptions cutanées, des démangeaisons et de la photosensibilité de la peau.
Malgré son efficacité contre la dépression légère à modérée, un usage prudent est impératif pour éviter tout effet indésirable. Pour cela, il est fortement recommandé de s’adresser à un professionnel (médecin, phytothérapeute, homéopathe…) pour l’utiliser en toute sécurité.
Le safran : un remède antidépresseur polyvalent
Dans la pharmacopée naturelle, le safran occupe une place de choix. Il possède une action similaire à celle du millepertuis, en gardant plus longtemps la sérotonine dans ses synapses.
Le safran a été comparé aux antidépresseurs synthétiques comme la fluoxétine (prozac, sarafem, fluctine, fluox…). Les études ont démontré la même efficacité que les antidépresseurs de synthèses pour les dépressions légères à modérées3.
Le safran se distingue par son action non seulement sur les symptômes de la dépression mais aussi sur divers troubles comme l’anxiété, l’inflammation et même les soucis digestifs. Ceci du fait qu’il contient de nombreux principes actifs bénéfiques comme les antioxydants, la riboflavine (vitamine B2) ou les caroténoïdes (précurseurs de la vitamine A). Il œuvre également en protégeant le foie, ce qui le rend particulièrement bénéfique.
La prise de safran doit néanmoins respecter les doses recommandées pour éviter des risques d’addiction et il est déconseillé aux femmes enceintes en raison du risque d’avortement. En comparaison au millepertuis, le safran présente moins de contre-indications, ce qui en fait une option intéressante pour ceux recherchant des alternatives naturelles.
Le griffonia : booster naturel de la sérotonine
Le griffonia est une plante riche en tryptophane naturel, un acide aminé précurseur de la sérotonine. Étant mieux reconnu et utilisé par le corps que le tryptophane de synthèse, il améliore l’humeur sans effets secondaires significatifs lorsque les doses appropriées sont respectées.
Cette plante est particulièrement intéressante en cas de problèmes de sommeil associés aux troubles de l’humeur. En effet, en augmentant le taux de tryptophane disponible, on augmente aussi la conversion de sérotonine en mélatonine, neurohormone du sommeil.
Une cure de griffonia ne devrait toutefois pas dépasser quelques mois pour éviter toute complication potentielle. Cette plante représente une excellente option pour ceux cherchant à augmenter naturellement leurs niveaux de sérotonine.
La rhodiole : une plante adaptogène pour une meilleure adaptation au stress
La rhodiole est une plante adaptogène, c’est-à-dire qu’elle aide l’organisme à s’adapter, notamment au stress et à la fatigue. En réduisant ces facteurs de manière efficace, elle contribue indirectement à atténuer les symptômes de la dépression.
Des études scientifiques ont pu mettre en avant ses effets antidépresseurs4. Bien qu’elle soit légèrement moins efficace que certains antidépresseurs synthétiques, ses effets secondaires beaucoup plus légers en font une alternative sérieuse.
De plus, la rhodiole est généralement bien tolérée par la majorité des consommateurs. Son utilisation est donc recommandée pour ceux souhaitant une approche naturelle et douce pour gérer le stress, la fatigue et améliorer l’humeur. Elle est tout de même déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes et chez les jeunes enfants.
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Précautions d'emploi importantes
Il est crucial de rappeler que, malgré leurs nombreux bienfaits, l’auto-médication avec des plantes demeure risquée. Les effets bénéfiques de ces plantes se concentrent principalement sur la régulation des neurotransmetteurs dans le cerveau. Or, la dépression étant souvent multifactorielle, une approche mono-thérapeutique reste insuffisante.
Avant d’entreprendre toute cure de plantes médicinales, il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour évaluer les éventuelles interactions avec d’autres médicaments et éviter des effets secondaires indésirables. Si elles sont utiles, ces plantes ne se substituent pas à un suivi médical approprié, surtout en cas de dépression sévère ou chronique.
Les plantes antidépresseurs, pour résumé :
- Millepertuis : augmente la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline; attention aux interactions médicamenteuses.
- Safran : utile contre la dépression, l’anxiété, et l’inflammation; évitez chez les femmes enceintes.
- Griffonia : riche en tryptophane naturel, améliore l’humeur et l’endormissement ; utilisation limitée dans le temps.
- Rhodiole : plante adaptogène pour le stress et la gestion émotionnelle, peu d’effets secondaires; bonne tolérance générale.
Ces plantes médicinales sont une précieuse aide pour améliorer les symptômes de dépression mais ne la guérissent pas nécessairement. D’autant plus que leurs effets antidépresseurs se limitent au cerveau, or dans la dépression il est aussi important de s’occuper du corps. La plupart des dépressions sont multifactorielles, il faudra donc plusieurs techniques pour en venir à bout dans la majorité des cas. Les plantes médicinales ne sont qu’une technique parmi tant d’autres.
1 Chatterjee S.S., Bhattacharya S.K., Wonnemann M., et al. (1998) Hyperforin as a possible antidepressant component of hypericin extracts. Life Sciences 1998;63(6):499-510.
2 Brattström A. (2009) Long-term effects of St. John’s wort (Hypericum perforatum) treatment: A 1-year safety study in mild to moderate depression. International journal of phytotherapy and phytopharmacology: 16(4):277-83.
3 Noorbala A.A., Akhondzadeh S., Tahmacebi-Pour N., Jamshidi A.H. (2005) Hydro-alcoholic extract of Crocus sativus L. versus fluoxetine in the treatment of mild to moderate depression: a double-blind, randomized pilot trial. Journal of Ethnopharmacology: 97(2) 2, pp: 281-284.
4Mao J.J., Xie S.X., Zee J., et al. (2015) Rhodiola rosea versus sertraline for major depressive disorder: A randomized placebo-controlled trial. Phytomedicine: 22(3):394‐399.
5 Foong, A. L., Grindrod, K. A., Patel, T., & Kellar, J. (2018). Démystifier le syndrome (ou la toxicité) sérotoninergique. Canadian family physician Medecin de famille canadien, 64(10), e422–e430.
*Cet article ne peut faire office d’avis médical ou de prescription médicale. Adressez-vous toujours à un professionnel de santé.
