Le burn-out peut entrainer un traumatisme. En effet, le burn-out peut laisser des séquelles bien plus profondes qu’un simple épuisement sévère. Souvent, malgré un repos prolongé et une récupération physique apparente, une personne en burn-out peut ressentir une angoisse paralysante rien qu’à l’idée de retourner au travail. Pourquoi ce blocage persiste-t-il ? Et surtout, comment le remédier ? Cet article explore les mécanismes neurobiologiques du traumatisme lié au burn-out et les solutions pour le surmonter.
Le traumatisme du burn-out encore trop méconnu
Le traumatisme consécutif à un burn-out est un sujet rarement abordé, même dans les cercles des professionnels de la santé. Ceci est peut-être dû à deux facteurs :
- Un tabou culturel : Le traumatisme reste une notion intimidante, souvent associée à des événements graves comme des accidents, des violences ou des catastrophes naturelles. Cependant, au niveau cerveau, même des évènements mineurs, mais répétitifs, peuvent provoquer un traumatisme.
- Un manque de reconnaissance : Les professionnels de santé ne considèrent pas toujours les environnements de travail comme des sources de traumatismes. Pourtant, les mécanismes neurobiologiques du stress peuvent transformer des expériences quotidiennes, comme un emploi stressant, en événements traumatisants. Cette lacune dans la compréhension peut empêcher de le repérer et ainsi de retarder la guérison.
Qu’est-ce qu’un traumatisme ?
Pour comprendre le lien entre burn-out et traumatisme, il faut d’abord définir ce dernier. Un traumatisme comporte quatre caractéristiques principales qui sont décrites ci-après.
Perception d’une menace pour la survie ou l’intégrité physique
Lors d’un burn-out, l’effondrement brutal des ressources physiques et mentales peut générer une peur viscérale pour sa propre survie. Si cet effondrement est lié au travail, le cerveau peut associer ce dernier à une menace directe.
Capacité d’adaptation dépassée, générant un sentiment d’impuissance
Le burn-out survient lorsque les capacités physiques, émotionnelles et mentales sont dépassées par une accumulation de stress. Cela provoque un effondrement total et un sentiment profond d’incapacité à agir. Ainsi, le sentiment d’être dépassé et d’impuissance que vivent les personnes en burn-out peut provoquer un traumatisme.
Sentiment de solitude ou d’isolement
Avant même le burn-out, beaucoup ressentent une profonde solitude face à leurs difficultés : manque de soutien des collègues, incompréhension de la hiérarchie ou isolement social. Après l’effondrement, ce sentiment peut s’intensifier, notamment si l’entourage familial ou amical ne parvient pas à apporter le soutien nécessaire. Ceci accentuera aussi la difficulté à surmonter le traumatisme par la suite.
Violation des attentes personnelles
Les personnes en burn-out sont souvent des individus très investis, parfois avec une posture de « super-héros » capables de tout gérer. L’effondrement soudain de leurs capacités va à l’encontre de leurs croyances personnelles, amplifiant le choc émotionnel.
Ces quatre caractéristiques sont parfois réunies dans un burn-out, créant ainsi un terrain propice au développement d’un traumatisme. Ceci provoquera des conséquences graves quant au retour à la vie active, avec des angoisses ou des paralysies.
Les mécanismes neurobiologiques du traumatisme du burn-out
Lorsque survient une expérience menaçante pour la survie, le cerveau enregistre dans la mémoire que cette expérience est un danger. Cette expérience devra alors être évitée à l’avenir. Dans le cas d’un burn-out, si le travail est identifié comme la cause du danger, la mémoire enregistre « travail = danger ».
Cette association peut persister longtemps après la récupération physique. Le cerveau, en mode survie, déclenche alors des mécanismes d’alerte dès qu’une situation rappelle le contexte du burn-out :
- Anxiété ou crises d’angoisse face à des tâches professionnelles.
- Blocages émotionnels ou physiques à l’idée de retourner dans un environnement de travail.
Ces réactions sont des tentatives du cerveau pour protéger la personne d’un danger perçu, même si ce danger n’existe plus.

« Dans le cas d’un burn-out, si le travail est identifié comme la cause du danger, la mémoire enregistre « travail = danger ». «
Surmonter le traumatisme du burn-out : les solutions
La clé pour surmonter ce traumatisme est d’apprendre au cerveau à dissocier le travail d’un potentiel danger. Il faut dissocier la mémoire « travail = danger ». Plusieurs approches thérapeutiques peuvent être envisagées.
L’EFT clinique (Clinical Emotional Freedom Techniques)
Cette méthode combine stimulation de points précis sur le corps et gestion émotionnelle. Elle agit sur le système nerveux autonome pour apaiser les réactions de stress. Elle permet au cerveau de « réécrire » dans la mémoire les associations négatives et de libérer un traumatisme. Dans le burn-out, elle permettra de voir le travail comme une activité neutre et ainsi pouvoir se relancer dans une activité professionnelle.
L’avantage de cette méthode, est qu’elle est douce, sans confrontation brutale avec le traumatisme.
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing)
L’EMDR est une approche psychothérapeutique se basant sur des mouvements oculaires, initialement pour traiter les troubles de stress post-traumatique (TSPT). Cette méthode vise à aider les patients à traiter les souvenirs perturbants associés à des événements traumatiques.
Au niveau neurobiologique, il semblerait que l’EMDR aurait des mécanismes d’action similaires à l’EFT Clinique.
L'’exposition directe : une mauvaise stratégie !
Il est encore courant de proposer des thérapies d’exposition directe. C’est-à-dire de se forcer à retourner au travail, en pensant qu’avec l’habitude, cela ira mieux. Or se forcer à retourner au travail sans traiter le traumatisme peut aggraver la situation. Il est conseillé de traiter d’abord le traumatisme avant toute reprise du travail, pour éviter de réactiver les mécanismes d’alerte du cerveau.
Conclusion
Le traumatisme du burn-out est une réalité souvent ignorée, mais il n’est pas une fatalité. Grâce à une meilleure compréhension et des méthodes adaptées, il est possible de surmonter ces blocages et de retrouver une vie professionnelle épanouie.
Pour être accompagné, vous pouvez consulter l’accompagnement individuel du burn-out proposé chez Neuro Naturel.