Toute personne vivant un burn-out vous le dira : elle se sent épuisée ! Elle est d’ailleurs d’autant plus épuisée que le burn-out n’implique pas uniquement un épuisement physique, mais aussi un épuisement cognitif et un épuisement émotionnel. C’est la raison pour laquelle non seulement il est difficile de travailler suite à un burn-out, mais aussi de réfléchir, prendre des décisions et que l’on voit parfois ses émotions faire les montagnes russes…
L'épuisement physique du burn-out
Comme mentionné précédemment, c’est avant tout un épuisement physique sévère qui définit le burn-out. Attention, cela n’a rien à voir avec de la fatigue chronique (qui peut être dû à une mauvaise hygiène de vie, mauvaise alimentation, problèmes métaboliques…).
Pour parler de burn-out, il faut que l’épuisement soit la conséquence d’une accumulation de stress chronique (charge de travail, charge mentale, pression de temps…), obligeant le corps à puiser dans ses réserves d’énergie physique. Le stress est une des réactions biologiques du corps les plus énergivores. Si vous êtes stressé tous les jours, alors vous dépensez beaucoup d’énergie tous les jours.
Cet épuisement physique est donc accompagné de changements physiologiques dans le corps (effondrement du taux de cortisol, épuisement des glandes surrénales, réserves de magnésium vides). Ils traduisent cette notion de « batteries complétement à plat » et d’où la sensation d’être « physiquement vidé ».
Ce sont pour ces raisons qu’une personne en burn-out ne pourra rien faire juste après son effondrement. D’ailleurs, il n’est pas rare de dormir beaucoup et faire deux siestes par jour pendant un certain temps… le corps rattrape tout ce qu’il n’a pas reçu : du repos !
L’épuisement physique est tel que la personne qui le vit se demande si elle va un jour retrouver son énergie passée, ou bien si quelque chose est définitivement « cassée ». Heureusement, si bien accompagnée, le burn-out peut devenir un lointain souvenir, dont on aura tiré quelques leçons…
L'épuisement cognitif du burn-out
Dans un burn-out, il n’y a pas que le corps qui est épuisé. Le cerveau a aussi son lot de difficultés. En effet, si le corps voit réduire ses ressources drastiquement au point de plus pouvoir recharger les batteries, ces restrictions de ressources finiront aussi par affecter le cerveau.
Ainsi nos capacités cognitives, telles que la mémoire, la concentration, la prise de décision, le jugement, la rationalisation ou encore le langage, sont réduites progressivement1. Elles vont parfois jusqu’à être réduites au minimum juste après l’effondrement.
Avant le burn-out
Avant qu’il y ait vraiment ce moment de rupture (ou d’effondrement) qui survient lors du burn-out, l’épuisement cognitif sera la cause d’erreurs faites à répétition. Ces petites erreurs « bêtes » vont faire douter la personne de ses à capacités. Cela ira parfois jusqu’à une remise en question de ces compétences, alors qu’il ne s’agit que d’un épuisement cognitif et non d’une inaptitude permanente à faire son travail. De même que les décisions du quotidien jusqu’alors anodines, se transformeront en effort et parfois en casse-tête. L’idée même de réfléchir à un sujet complexe engendrera un brouillard cérébral dans lequel la personne se perdra : rationaliser, planifier, décider deviendra alors trop difficile.
Enfin, la mémoire subit aussi son lot de restrictions en termes de ressources2. Il est très courant que les personnes en pré-burnout doivent noter absolument toutes les informations à retenir, ce qui n’arrivait jamais à leur mémoire infaillible par le passé.
Après le burn-out
Après l’effondrement, la personne vivant un burn-out se voit souvent incapable de se concentrer plus de 10 minutes. Elle est obligée à cesser toutes activités cognitives, même des lectures plaisantes de roman. Certaines se demandent même si quelque chose s’est cassée dans leur cerveau : ont-elles les neurones grillés ? Le cerveau est en souffrance, mais il est tout à fait possible de récupérer ses capacités cognitives. Bonne nouvelle, le cerveau est un organe flexible qui est capable de se changer. Il produit notamment des nouveaux neurones et de nouvelles connexions neuronales. Pour récupérer les capacités cognitives perdues, il faudra donc mettre son cerveau dans les bonnes conditions pour retrouver sa pleine forme intellectuelle !
Suite à un burn-out, il est tout à fait possible de récupérer ses capacités cognitives. Bonne nouvelle, le cerveau est un organe flexible qui est capable de se changer. Il produit notamment de nouveaux neurones et de nouvelles connexions neuronales. Pour récupérer les capacités cognitives perdues, il faudra donc mettre son cerveau dans les bonnes conditions pour retrouver sa pleine forme intellectuelle !
Une récupération longue
On observe souvent une récupération des capacités cognitives très lente. Ceci pourrait être dû au fait que le cerveau est très gourmand en énergie. Tant que le corps ne lui fourni pas tous les éléments essentiels à son fonctionnement, il ne pourra pas se relancer à plein régime. La récupération cognitive est souvent la dernière observée, après la récupération physique, alors patience…
Combien de temps pour récupérer d’un burn-out ? Lire l’article
L'épuisement émotionnel du burn-out
Les situations menant à un burn-out vont aussi apporter leurs lots d’émotions. La régulation émotionnelle demandera un effort supplémentaire qui aboutira à une fatigue émotionnelle3. Il en résulte une des situations suivantes :
- La distanciation émotionnelle : le fait de se distancer émotionnellement de la situation qui nous met en souffrance. On agit comme un robot, de manière mécanique et automatique, sans aucune émotion. Le déni émotionnel n’est jamais une bonne stratégie sur le long terme. Néanmoins, il sert de protection temporaire afin de survivre au tumulte du burn-out sur le court terme.
- Le yoyo émotionnel : il est plutôt dû au fait de l’épuisement cognitif. En effet, le cortex préfrontal épuisé ne pourra plus contenir, voir refouler les émotions vécues. Ainsi, la moindre frustration vécue se transformera en explosion de colère, une mauvaise nouvelle de moindre importance fera éclater en sanglot, un stress minime générer une attaque de panique… c’est le vase qui déborde !
Dans les deux cas, il y a un trop plein d’émotions accumulées dont il faudra s’occuper. Dans le cas de la distanciation émotionnelle, il faudra évidemment attendre que celles-ci se manifestent.
Ainsi le burn-out est bien plus complexe qu’une simple fatigue physique que le repos viendrait résoudre. Il faudra s’occuper des trois dimensions de l’épuisement pour retrouver ses pleines capacités et sa vitalité. Sinon, le risque est de récupérer qu’à moitié et de garder une fatigue résiduelle post-burnout sur plusieurs années.
Quelles solutions naturelles pour le burn-out ? Lire l’article
1 Tavella, G., Hadzi-Pavlovic, D., & Parker, G. (2021). Burnout: Redefining its key symptoms. Psychiatry research, 302, 114023.
2 Van Dijk, D. M., van Rhenen, W., Murre, J., & Verwijk, E. (2020). Cognitive functioning, sleep quality, and work performance in non-clinical burnout: The role of working memory. PloS one, 15(4), e0231906.
3 Whittington, K.D., Shaw, T., McKinnies, R.C., Collins, S. K. (2021) Emotional exhaustion as a predictor for burnout among nurses. Nursing Management 52 (1 ), p 22-28.