Qu’est-ce que la neuronutrition ?

Neuronutrition, psychonutrition, alimentation, cerveau

La neuronutrition est une nouvelle discipline à la croisée de la diététique et des neurosciences. Il s’agit en effet d’utiliser les bienfaits de l’alimentation pour corriger, améliorer ou maintenir la bonne santé du cerveau.

Suite aux nombreuses études scientifiques sur le lien entre le microbiote et le cerveau, les chercheurs se sont rendus compte à quel point l’alimentation modifiait le fonctionnement du cerveau.

Qu'est-ce que la neuronutrition ?

La neuronutrition est la discipline qui vise à optimiser la nutrition pour améliorer les fonctions cérébrales, notamment en assurant les besoins essentiels du cerveau. Elle peut intervenir pour redonner au cerveau le bon carburant pour fonctionner et corriger les troubles qui sont apparus.

La différence subtile avec la psychonutrition

Il existe aussi le terme « psychonutrition », proposé par le Psychiatre français Dr. Guillaume Fond. Même si la signification des mots « neuronutrition » et « psychonutrition » est sensiblement la même, il existe néanmoins une nuance :

  • Neuronutrition : l’alimentation permettant de corriger des dysfonctionnements neurologiques et de les maintenir à la normale une fois rétablis (par exemple dans les cas d’épilepsie ou d’Alzheimer précoce). La neunonutrition vise donc plus à corriger la structure du cerveau, en lien avec les maladies neurologiques.
  • Psychonutrition : l’alimentation permettant de corriger des dysfonctionnements cognitifs et émotionnels et de les maintenir à la normale une fois rétablis (par exemple dans les cas de dépression ou d’anxiété). La psychonutrition tend plus à corriger les fonctions du cerveau en lien avec la psychologie et les maladies psychiatriques.

Cependant, dans la pratique, une alimentation qui est bonne pour la structure du cerveau, le sera aussi pour son fonctionnement.

La neuronutrition dans les années 1920

Dans les années 20, des médecins ont découvert l’effet de l’alimentation sur un trouble neurologique, l’épilepsie. Ils ont qualifié ce type d’alimentation de régime cétogène. Cette manière de s’alimenter, en supprimant tous les glucides, permet au cerveau de mieux gérer l’énergie disponible pour les neurones. Cela permet aussi d’imiter les effets du jeûne, tout en continuant de manger ! Ainsi, les chercheurs ont pu observer qu’un tiers des patients avec des épilepsies réfractaires aux médicaments ne faisaient plus de crise1.

Comment fonctionne la neuronutrition sur le cerveau ?

La neuronutrition se base sur un constat simple : le cerveau a des besoins fondamentaux en nutriments pour bien fonctionner.

Le cerveau ne pèse qu’à 2 à 3% du poids du corps, pourtant il consomme entre 20 à 30% de notre énergie ! Autant dire qu’il est particulièrement gourmand en nutriments et aussi sensible aux carences éventuelles…

La neuronutrition (ou psychonutrition) cherche à donner au cerveau toutes les « bonnes briques » dont il a besoin pour bien fonctionner. C’est un ayant les « bonnes briques » et en nombre suffisant qu’on répare une maison cassée. C’est pareil avec les nutriments extraits de l’alimentation pour le cerveau.

La constitution du cerveau

Outre les molécules d’eau, le cerveau est constitué en premier de lipides, c’est-à-dire de graisse, ensuite vient les protéines et acides aminées et en dernier les glucides comme le glucose.

Les protéines et acides aminés

Les protéines sont utiles au fonctionnement général des neurones, que ce soit de l’utilisation de l’ADN jusqu’à la production de neurotransmetteurs pour l’information neuronale.

De même que les acides aminés sont les briques essentielles à la production de neurotransmetteurs. Les acides aminés sont obtenus en dégradant les protéines ingérées. Par exemple, sans un apport qualitatif en protéine, la production de dopamine, noradrénaline ou sérotonine sera insuffisante.

Les vitamines et minéraux

Les vitamines et les minéraux participent au fonctionnement du cerveau. Ils sont nécessaires à l’assimilation et à la production de certains neurotransmetteurs. Ainsi, on veillera à ne pas être en carence de fer, cuivre, zinc, magnésium, calcium, sodium, potassium, vitamines B6, B9, et B12 ! Cela peut sembler beaucoup, mais une alimentation équilibrée couplée à une assimilation des nutriments efficace, permettra d’avoir les apports suffisants depuis l’assiette.

« La neuronutrition cherche à donner au cerveau toutes les « bonnes briques » dont il a besoin pour bien fonctionner. C’est un ayant les « bonnes briques » et en nombre suffisant qu’on répare une maison cassée. « 

Les antioxydants

Les antioxydants sont importants pour lutter contre le vieillissement. Ils protègent nos cellules des agresseurs mais aussi des effets délétères du stress. Ils agissent partout dans le corps, dont le cerveau.

Le glucose : un bon carburant pour le cerveau ?

Le glucose est un sucre et fait partie de la famille des glucides. On pourrait croire que le sucre est une des meilleures sources d’énergie car il donne un boost, un pic d’énergie sur le court terme. Néanmoins la consommation de sucres rapides créera un effet de fatigue sur le long terme et sera même délétère pour les neurones à trop fortes doses et surtout à répétition !
De nos jours, le sucre est ajouté dans tous les plats préparés (même les préparations salées !). Il faudra faire attention à limiter sa consommation.

neuronutrition, cerveau

Les causes d'un cerveau dénutri

La modernisation dans le domaine agroalimentaire a eu, entre autres, un impact sur la santé du cerveau et l’apparition de certaines pathologies. La surexploitation des sols et le changement de la composition des assiettes ont appauvri notre alimentation. Ainsi, le cerveau ne reçoit plus les bons nutriments et en quantité suffisante pour bien fonctionner.

Évidemment, le cerveau est un organe qui sait compenser… jusqu’au moment où les symptômes d’une maladie apparaissent ! Souvent, cela commencera très jeune mais avec des symptômes pouvant être prêter à de  la fatigue, à la surcharge de travail ou simplement à l’âge : diminution de la concentration, diminution de la mémoire, irritabilité…

Des exemples de la psycho-neuro-nutrition sur des pathologies

La psychonutrition dans la dépression

La psychonutrition dans le cadre de la dépression a été largement vulgarisée par le psychiatre Dr. Guillaume Fond. Il semblerait que les patients dépressifs auraient une alimentation qui entretiendrait le plus souvent leur dépression. En effet, leur cerveau serait très dénutri et souffriraient de neuroinflammation ne peut plus assurer ses fonctions normales.

Par conséquent, des symptômes s’installent comme le brouillard mental, la baisse de la concentration, de la mémoire et de la motivation.

Pour contrecarrer cela et donner au cerveau tout ce dont il a besoin, il est recommandé de consommer suffisamment de protéines, réduire l’apport en glucide et avoir une consommation suffisante en fibres, notamment en légumes verts.

Ajouté à cela, il est fréquent que le cerveau des personnes en dépression soit carencés en omega-3, la vitamine B9, la vitamine D et le zinc. Une supplémentation peut être envisagé pour combler ces carences nutritionnelles et donner un « boost » au cerveau.

La psychonutrition dans l'anxiété

Dans la société moderne les sucres rapides mais aussi les sucres lents sont consommés en excès. Dans les cas de stress ou d’anxiété, il est bon de diminuer les glucides, surtout le matin. Les glucides peuvent également perturber le sommeil s’ils sont pris en trop grande quantité le soir. Or il faut préserver le sommeil quand le stress est déjà bien présent au quotidien.

Il semblerait que les patients atteint de trouble anxieux auraient des taux d’omega-3 plus faibles que la population générale. Une supplémentation en omega-3, particulièrement en DHA, est recommandée.

La psycho-neuro-nutrition dans le trouble du spectre autistique (TSA)

Dans le cas du trouble de spectre autistique (TSA), il semblerait que l’attention doit être portée particulièrement sur le microbiote intestinal. Le microbiote des enfants atteint de TSA semble appauvri et perturbé2. Ceci aura un impact sur la protection immunitaire dans les intestins et sera la source d’inflammation et de dysfonctionnement atteignant ensuite le cerveau.

Dans le cas du TSA, des recherches ont étudié les effets d’une alimentation sans gluten (présent dans les farines de blé, orge, seigle et avoine) et sans caséine (contenus dans les produits laitiers). Elles ont montré une amélioration dans les stéréotypies (comportements rythmiques et répétés) et la cognition chez les enfants3.

Ceci est probablement dû à la réponse inflammatoire provoquée par ces molécules au niveau des intestins.

Des cures de probiotiques (les « bonnes » bactéries) sont intéressantes pour soutenir un microbiote intestinal appauvri. Par exemple, le Lactobacillus plantarum PS128 semble intéressant chez les jeunes enfants4.

Les supplémentations en omega-3, vitamine B6, vitamine B12, vitamine D et magnésium peuvent aussi avoir un effet bénéfique chez certaines personnes ayant un TSA.

La neuronutrition dans la maladie d‘Alzheimer

Les carences nutritionnelles, la résistance à l’insuline et la neuro-inflammation participent à la maladie d’Alzheimer5. De ce fait, la neuronutrition aide à diminuer les symptômes, surtout dans les cas d’Alzheimer précoces s’ils sont détectés suffisamment tôt.

Premièrement, des ajustements alimentaires peuvent être mis en place :

  • Une alimentation anti-inflammatoire, souvent proche du régime méditerranéen (poissons gras, viandes, légumes, huile d’olive…)
  • Une alimentation à faible indice glycémique, c’est-à-dire faible en glucides (pain, pâtes, riz, sucres…).

 

Deuxièmement, vérifier que les taux en vitamines B6, B9, B12 et vitamine D soient suffisamment élevés pour soutenir le cerveau. Les concentrations de cuivre par rapport au zinc ne doivent pas être trop élevées, tout comme les omgea-6 comparés aux omega-3. Si des déséquilibres sont observés, l’alimentation et les compléments alimentaires peuvent être utilisés pour les corriger.

Vers une approche holistique de la santé du cerveau

Comme nous l’avons vu dans cet article, le cerveau est grandement impacté par l’alimentation quotidienne. Cependant, cet organe est sensible à tout notre environnement et notre mode de vie.

Ainsi, corriger l’alimentation sera nécessaire en cas de trouble neurologique ou psychiatrique, mais cela ne sera pas suffisant. D’autres axes devront être explorés pour permette au cerveau de pleinement se refaire une santé :

  • Hygiène du sommeil
  • Diminution du stress et de l’anxiété
  • Pollutions diverses, dont les métaux lourds,
  • Exposition à la lumière naturelle,
  • Mouvements et activité physiques,
  • Oxygénation,
  • Environnement social…

 

Pour une santé optimale, ce n’est pas une recette magique qui doit s’appliquer, mais une approche globale qui intégrera les contraintes, l’âge, les éventuelles maladies et l’environnement de l’individu.

« Pour une santé optimale, ce n’est pas une recette magique qui doit s’appliquer, mais une approche globale qui intégrera les contraintes, l’âge, les éventuelles maladies et l’environnement de l’individu. »

Conclusion

La neuronutrition fait partie intégrante d’une bonne santé cérébrale. Le cerveau a besoin d’apport nutritionnel important, de plus en plus carencé dans nos sociétés occidentales. Une approche alimentaire ciblée et des compléments alimentaires bien choisis seront efficaces pour améliorer les troubles neurologiques et psychiatriques. Des approches globales, comprenant la neuronutrition, sont proposées dans les accompagnements de Neuro Naturel.

1 Helmholz, H. F., & Goldstein, M. (1938). Results of 15 years’ experience with the ketogenic diet in the treatment of epilepsy in children. American Journal of Psychiatry, 94(5), 1205–1214. https://doi.org/10.1176/ajp.94.5.1205

2 Fond G. (2022) Bien manger pour ne plus déprimé. Editions Odile Jacob. 272 pages.

3 Liuliu Quan, Xinjie Xu, Yonghong Cui, Heze Han, Robert L Hendren, Lidan Zhao, Xin You, A systematic review and meta-analysis of the benefits of a gluten-free diet and/or casein-free diet for children with autism spectrum disorder, Nutrition Reviews, Volume 80, Issue 5, May 2022, Pages 1237–1246, https://doi.org/10.1093/nutrit/nuab073

4 Mensi, M. M., Rogantini, C., Marchesi, M., Borgatti, R., & Chiappedi, M. (2021). Lactobacillus plantarum PS128 and Other Probiotics in Children and Adolescents with Autism Spectrum Disorder: A Real-World Experience. Nutrients, 13(6), 2036. https://doi.org/10.3390/nu13062036

5 Bredesen D. (2018) La fin d’Alzheimer – Le protocole ReCODE. Editions Thierry Souccar. 328 pages.

Partager cet article

3 erreurs qui entretiennent la fatigue après un burn-out

Recevez 1 vidéo par jour pendant 3 jours dans votre boîte mail, expliquant chaque erreur en détail.

Image de Nadia Augusto

Nadia Augusto

Neuroscientifique, explorant les solutions naturelles et durables pour le bien-être du cerveau.

En savoir plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recevoir les 6 clés par email

Recevez des conseils simples et gratuits à mettre en place chez soi pour relancer un cercle vertueux vers la joie et la motivation, avant même de consulter un psychologue.