30 à 40% des dépressions ne peuvent pas être traitées par antidépresseurs

antidépresseurs

Lorsque je travaillais dans un cabinet de neurothérapie avec les neurotechnologies, trois situations récurrentes étaient rencontrées par les personnes dépressives qui venaient en consultation :

  • Les antidépresseurs prescrits n’ont eu aucun effet. Elles doivent donc chercher d’autres solutions.
  • Elles ne veulent pas prendre d’antidépresseurs comme proposé par leur médecin et elles préféraient d’abord essayer une solution alternative.
  • Elles prennent des antidépresseurs depuis quelques années et à chaque fois qu’elles essayaient d’arrêter les médicaments, la dépression réapparaissait. Elles ont donc la sensation d’être dans une impasse : avoir seulement le choix entre prendre des médicaments ou être déprimées. C’était d’ailleurs une preuve que les antidépresseurs ne faisait que masquer les symptômes mais ne traitait pas la cause chez ces personnes.

Évidemment, les personnes pour qui le médicament a fonctionné ne venaient pas chez nous, ou bien pas pour leur état dépressif, puisque ce problème était réglé. Mais les autres ? Que fait-on pour les aider ?

Ce qu'en disent les études pharmacologiques

Les études pharmacologiques en font toutes le même constat : la réponse des patients aux antidépresseurs reste limitée, certaines affirment même qu’il y aurait jusqu’à 50% de non-réponse¹ ! Ces études proposent le plus souvent comme « alternative » à ce problème d’augmenter simplement la dose déjà prescrite, ou bien d’essayer d’autres catégories d’antidépresseurs ou de molécules pharmaceutiques, ou encore de combiné plusieurs classes d’antidépresseurs en même temps. Cela reste néanmoins toujours dans le domaine de la pharmacologie1,2.

 

Le cerveau seul responsable de la dépression ?

Pendant longtemps, la science tenait comme hypothèse que les dépressions étaient causées par une carence en sérotonine (neurotransmetteur du bien-être) et une insuffisance dans la production de noradrénaline (neurotransmetteur excitant) dans le cerveau3. Cette hypothèse s’appuyait notamment sur le fait que des molécules synthétiques qui augmentaient l’action de la sérotonine et de la noradrénaline présentes permettaient à certains sujets dépressifs de se sentir mieux. Mais visait-on vraiment la bonne cible ?

Depuis, la science à découverte que 10% seulement de la sérotonine du corps était produite par le cerveau. Les 90% restants sont produits par les intestins4  ! On commence à comprendre pourquoi un médicament qui vise les neurones sérotoninergiques du cerveau ne pourra pas être une solution idéale.

La science a découvert très récemment que les dépressions sont aussi liées à une mauvaise composition du microbiote intestinal5. On comprend mieux pourquoi le taux de succès de des antidépresseurs reste faible. Aujourd’hui, la médecine préconise encore la prescription des antidépresseurs comme première intention6.

La recherche médicale commence tout de même à parler de thérapie holistique (prise en charge globale)7,8 en s’apercevant que les système nerveux, entériques, digestifs et immunitaires sont tous liés les uns aux autres. Le changement dans un système impactera celui des autres7.

Ainsi, tout est interconnecté dans le corps et il est donc important de prendre soin de sa santé dans sa globalité. Lorsqu’une maladie survient, faire taire uniquement les symptômes dérangeants ne suffira pas à entièrement guérir. Il faut avant tout chercher la cause qui peut être cachée ou survenue dans un autre système que celui qui provoque les symptômes visibles.

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Nadia Augusto

Neuroscientifique, explorant les solutions naturelles et durables pour le bien-être du cerveau.

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