Affronter les aspects du burn-out administratifs, financiers et juridiques lors d’un burn-out est un véritable défi. Ce sujet est au cœur de mon entretien avec Marie-Eve Cassal, experte du parcours juridique et administratif du burn-out. Retrouvez ses conseils pour vous en sortir et sécuriser les mois suivant votre burn-out.
Vous retrouverez le résumé de cet échange ci-dessous.
La complexité des processus administratifs du burn-out
La complexité des processus administratifs lors d’un burn-out découle de la confrontation des personnes en burn-out à plusieurs disciplines : médicale, juridique, administrative et financière. Celles-ci s’ajoutent à une multitude d’interlocuteurs, pouvant être jusqu’au nombre de 15 en fonction des cas ! Ces interlocuteurs sont rarement en relation entre eux, chacun expert de leur domaine. La personne en burn-out va devoir faire l’intermédiaire et réexpliquer plusieurs fois son parcours et sa situation.
Incidences psychologiques
La gestion administrative pesante d’un arrêt maladie suite à un burn-out a tendance à ralentir la récupération physique et émotionnelle du burn-out lui-même.
En effet, la personne en burn-out est prise par la charge mentale des formalités administratives. Ceci est d’autant plus difficile lorsqu’elle est isolée, sans aide de la part de l’entourage pour la soulager.
Il y a également la succession des rendez-vous entrepris, non seulement pour se soigner, mais aussi pour les formalités de l’arrêt maladie. Ironiquement, la personne en burn-out doit gérer une multitude de formalités pour enfin mériter son arrêt maladie… plutôt que de véritablement se reposer !
Assurer ses arrières après son burn-out en sécurisant son parcours administratif
Les étapes pour sécuriser son parcours
Envoi de l'arrêt de travail
Vérification des attestations de salaire
Préparation de l'entretien avec le médecin conseil
Activation de la prévoyance
Les conseils pour gérer l'aspect financier
Dès le début du burn-out, il est important d’examiner objectivement sa couverture financière. Comprendre la protection dont on bénéficie est nécessaire pour réduire l’angoisse liée à l’incertitude financière.
Différents facteurs influençant l’indemnisation et la protection juridique après un burn-out, par exemple :
- le type de contrat, que ce soit à durée indéterminée, déterminée, ou un contrat intérimaire
- l’existence d’une convention collective, souvent négligée mais essentielle, qui peut être vérifiée sur le site legifrance.gouv.fr en utilisant le nom de l’entreprise, la situation personnelle, telle que l’ancienneté dans l’entreprise et les années de cotisation à la sécurité sociale.
- L’activation de l’assurance prévoyance peut également impacter l’indemnisation.
Tout ceci sera à prévoir pour choisir la meilleure stratégie et être serein pour le reste de son arrêt maladie.
Plus ponctuellement, Marie-Eve évoque la convocation par le médecin conseil, qui peut influencer la reprise d’activité et les indemnités.
Enfin, le site ameli.fr est recommandé comme ressource utile pour recueillir des informations et poser des questions liées à la sécurité sociale.
Les erreurs à éviter
- Ne pas envoyer la notification de son arrêt maladie à son employeur et à la caisse maladie dans les 48h après le début de l’arrêt maladie (même s’il peut y avoir un recours et recevoir ses indemnités par rétroaction).
- Ne pas envoyer en courrier recommandé la notification de son arrêt maladie à son employeur, au risque d’avoir un problème de réception. Cela entraînera le retard des indemnisations.
- Ne pas suivre les formalités administratives qui sont gérées par d’autres interlocuteurs (caisse maladie, assurance complémentaire, employeur…). S’il y a une erreur, les conséquences retomberont sur la personne en burn-out.
- Ne pas vérifier les détails financiers, tels que les remboursements des indemnités, pour éviter des complications futures (omission, retard ou trop-perçu).
Dans le cas d'un changement d'emploi
Prendre le temps de réfléchir à son avenir
Si l’arrêt maladie sert avant tout à se refaire une santé physique et psychologique, il peut aussi être un moment propice pour faire le point sur sa carrière (bilan de compétence, etc). Clarifier son avenir aide à soulager les ruminations mentales et lever certains doutes anxiogènes. Ainsi, s’intéresser à son avenir professionnel vers la moitié ou la fin de l’arrêt maladie pourra exercer un impact positif sur la santé psychologique.